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La première fois que j'ai été deux (Bertrand Jullien-Nogarède)

Dernière mise à jour : 14 juin 2018

Titre : La première fois que j’ai été deux

Auteur : Bertrand Jullien-Nogarède

Mon édition : Flammarion jeunesse

Pages : 350

Prix : 14€


Synopsis :


Le scooter de Tom nous emporta loin du monde.

Mes bras entouraient sa taille et je laissai ma tête reposer doucement sur son épaule. Je ne crois pas avoir été plus heureuse qu’à cet instant. Juste une fille comme les autres. Il avait suffi qu’un anglais à cravate surgisse de nulle part pour que mes pieds ne touchent plus le macadam. J’étais vraiment folle amoureuse.


Je remercie tout d’abord l’auteur et la maison d’édition pour cet envoi qui m’a fait très plaisir, ainsi que la petite dédicace en début de livre :)


Par où commencer...

Ce livre a été pour moi une vraie révélation. Ce voyage entre la France et Londres que j’ai trouvé fabuleux, ces personnages vrais, touchants et sublimes, une histoire atypique et finalement un roman bourré de sincérité avec une belle réflexion sur la vie.

C’est tout d’abord le personnage de Karen qui m’a bouleversé : je me suis tant retrouvée en elle. Une adolescente de 17 ans avec une maturité spectaculaire, un recul sur la vie et une façon de penser décalée, vraie et déroutante. D'ailleurs, nombreuses sont les citations qui m’ont profondément marqué et qui m’ont fait réfléchir. En voici quelques-unes :


« J’aimerais que la vieille romancière de quatre-vingts ans - celle que je rêve d’être – dans son tête-à-tête avec l’océan, se dise qu’elle a vécu l’amour comme un engagement sincère et total. Qu’elle n’a pas tergiversé avec ses sentiments et que les brûlures de son âme n’étaient que la conséquence du brasier qui la consumait. » p.122.


« Nos vies sont piégées dans le toujours plus. Les sentiments n’ont pas tardé à se retrouver sur le marché, comme le reste. On ne vit plus l’amour, on le consomme. Et tout ce merdier finit comme il se doit, sur des tas d’immondices qui envahissent les décharges du cœur. » p.258


« Ce n’est peut-être pas la réalité de demain, mais c’est au moins celle d’aujourd’hui. » p.261


Le personnage de Mélanie, la meilleure amie de Karen, m’a également beaucoup bouleversé. Malgré son côté buté et pessimiste, je l’ai trouvé pleine de sincérité et de bonnes intentions profondes qu’elle n’arrivait pas à extérioriser. Un vrai duo de choc bien que leurs opinions divergent.

Il y a également l’apparition de Tom, LE fameux. Touchant, sincère, décalé et intelligent, avec cette pointe d’humour, c’est un personnage haut en couleur bien qu’un peu moins que Karen qui elle, va avoir une façon de penser encore plus atypique et philosophique.

Et Jonathan, LE meilleur ami, à l’écoute, plein d’humour, qu’on a finalement juste envie de prendre dans les bras quand il fait son possible pour réconforter Karen dans certains passages complexes de sa vie.

Nous faisons aussi la connaissance d’autres personnages plus secondaires comme la mère de Karen, les grands-parents de Tom, sa mère et sa sœur, etc. Mais qui ont malgré tout une place plus ou moins importante dans le roman.


Ce récit m’est apparu comme un hymne à la vie, un manuel de philosophie, tout cela accompagné d’une écriture fluide, simple et si vraie et touchante à la fois. Karen a surmonté des épreuves difficiles et sa façon de vivre et de voir les choses est fabuleuse. Ses pensées retranscrites sont poétiques et profondes et ses réflexions sur certaines périodes de l’histoire sortent des sentiers battus car tout ceci, Karen le dit avec ses propres mots, le voit avec ses propres yeux, le vit en tant que personne bourrée de sentiments et d’émotions : tout ceci partagé avec des sublimes métaphores qui s'ajoutent à ce côté poétique.

J’ai également beaucoup apprécié ce passage dans le roman où le journal intime de Karen nous est partagé : quoi de mieux pour en découvrir encore plus sur les émotions et la sincérité du personnage ? J’ai trouvé encore une fois de magnifiques citations dans ce petit recueil de sentiments :


« Attention, Karen, tu es sur la pente savonneuse d’une histoire trop grande pour toi ! » p.141, extrait du journal de Karen.


« Je ne savais pas encore ce que Jonathan deviendrait et lui n’avait aucune idée de ce que serait mon destin, mais nous étions persuadés l’un et l’autre qu’il était à notre portée. » p.152, extrait du journal de Karen.


Puis nous assistons aussi à la naissance des sentiments de Karen à l’égard de Tom, encore une occasion de relever des citations que j’ai trouvé percutantes :


« Je savais bien que la plupart des histoires d’amour sont condamnées d’avance, mais à quoi bon aimer s’il n’y à pas la plus petite chance de vaincre le temps ? » p.193.


« Oui, pendant quelques heures, la fille amoureuse a presque cru que son existence avait définitivement basculé du côté d’un bonheur qui avait toutes les caractéristiques de l’évidence. » p.207.


J’ai noté un petit plus : avec ce voyage entre la France et Londres, nous ne restons pas cantonnés à la vision de cette belle histoire d’amour entre Karen et Tom. Nous avons aussi sous les yeux les descriptions des paysages dans lesquels se trouvent les amoureux, que nous pouvons très facilement imaginer, ajoutant un côté réaliste au roman.


« Seules mes larmes débordaient le parapet du silence et venaient se jeter dans le grand fleuve de ma mélancolie. » p.217.


« Londres avait englouti mes angoisses au fond de la Tamise. » p.223.


Finalement, pour moi, ce livre est un véritable petit trésor. Ce voyage à Londres que j’ai trouvé sublime, cette histoire d’amour entre Tom et Karen si belle et atypique, un tout harmonieux et une fin bouleversante. Un roman qui continuera de faire écho à ma propre vie et qui restera gravé en moi.

Ma note : 19/20




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